Se détacher du poids du passé commence par la construction de l’arbre généalogique (génogramme) qui représente une enquête sur les origines de la famille et la quête de réponses essentielles sur le sens donné par chacun à sa position, à son individualité et à son rôle.
En décrivant les liens relationnels, le génogramme illustre l’empreinte des aînés, il fournit des renseignements sur la composition d’une famille, les interactions et les influences intergénérationnelles.
La construction du génogramme permet de dévoiler des situations familiales, leurs perspectives et la nature de certains liens affectifs.
La constitution de l’arbre représente l’investigation nécessaire pour interpréter les choix affectifs familiaux, sa fiabilité conditionne la perception et le discernement des ressentis passés (vécu).
Certaines situations actuelles peuvent ainsi être comprises à partir des découvertes généalogiques.
Étant un maillon dans la chaîne des générations, l’individu à son insu, peut rejouer des situations du passé (dates, histoires, cycles, anniversaires, faits, causes, situations, problèmes irrésolus).
Des constellations familiales ont expliqué la représentation spatiale du système familial où le corps d’un enfant, d’un petit-enfant ou d’un arrière-petit-enfant peut s'exprimer et signifier pour des traumatismes subis plusieurs générations auparavant par un ancêtre.
Ainsi, la notion de destinée est courante pour désigner le déterminisme généalogique qui relève exactement de la causalité (un effet est le produit d’une cause).
C’est donc par le déterminisme qu’un ou plusieurs membres d’une ou plusieurs générations sont prisonniers d’une boucle de répétition d’événements apparaissant comme des coïncidences.
Lorsque des événements de la généalogie se répètent, il est primordial d’en situer l’origine : « trouver des causes modifie le destin ».
L’analyse des contextes de la chronique familiale permet alors de comprendre des troubles non résolus partagés par plusieurs membres et d’éclairer l’atavisme (déterminisme) exprimé par des résurgences (cauchemars) ou des suites d’événements contradictoires, injustifiés et incompréhensibles ajoutés à des complications émotionnelles (affectives) variées : « je souffre d’un complexe de supériorité ».
Désigner les implications affectives, signifier les enjeux et les intentions pour rétablir la position de chacun au niveau de chaque génération est alors une façon d’éclairer, d’ordonner ou de renouveler sa propre histoire familiale.
Chaque membre est indispensable (participe) à l’équilibre du collectif, chacun se doit d’être loyal à la structure établie (respect des anciens, fidélité à la parenté, soumission aux règles patriarcales ou matriarcales).
La confusion des rôles ou des statuts est alors source de conflits et de violences familiales.
Le dessin du génogramme est donc indispensable au discernement de l’ordre généalogique et à la visualisation de sa posture (statut) dans le système familial.
Dans tous les cas, le questionnement des origines familiales est incontournable car le génogramme transporte la conscience dans les lieux inconnus des raisons inconscientes d’un fantôme ancestral ayant parasité les relations d’ascendants et abîmé les rôles de descendants, « la découverte de quelque-chose de mon histoire familiale est une clef susceptible d’expliquer et de modifier le cours de ma vie ».