La perception de la réalité par les sensations dans l’interaction avec l’environnement construit les pensées et les représentations (images mentales symbolisées).
Les questionnements existentiels encouragent alors la découverte de la réalité émotionnelle et symbolique pour étendre la connaissance de soi (intentions, causes, raisons).
L’attention et l’ouverture d’une conscience centrée et dirigée sur chacun des éléments (représentations internes et externes) de la réalité de soi (perçue et ressentie) permettent alors de discerner les raisons, les causes et leurs significations.
Reposant fondamentalement sur la mémoire (constituée des formes-pensées représentatives reliées aux sensations ressenties et aux sentiments construits de la symbolisation du vécu émotionnel antérieur), la conscience se définit par ses facultés de perception des objets environnants.
Être conscient de la réalité et de la nature du fait d’une chose est le fait d’être avisé (lucide) de son existence (présence) par le discernement (perception) et la compréhension (connaissance) de sa représentation (identification).
La conscience permet ainsi de signifier (reconnaître, réaliser) une chose et d’être capable d’effectuer le lien entre un événement du présent et un événement du passé afin d’identifier et de reconnaître la réalité pour agir et évoluer.
Une conscience sans mémoire serait donc une conscience sans conscience d’elle-même (perceptions dénuées de leurs représentations) qui ne pourrait jamais rien identifier et serait confrontée à une perpétuelle intuition (sensation) par l’impossibilité de rappel et de référence à une expérience passée.
Par conséquent, la conscience est d’abord une simple fonction psychique par laquelle les événements transitent pour être identifiés, évalués, traités puis inscrits définitivement, aussi bien dans le corps et les représentations symboliques (pensées, idées) que dans les sphères éloignées de la part inconsciente de l’être.
La conscience est donc l’ignorante involontaire de ses propres lacunes et de ses amnésies car elle se défend et se préserve assidûment de l’inacceptable de soi par le mécanisme d’éviction (oubli) du refoulement (le domaine inconscient est l’ambigu inquiétant de la conscience puisqu’il contient tout ce dont elle se dépossède d’insatisfaisant et d’insupportable).
Pour cette raison, la volonté de cultiver (conserver) les souvenirs, sans attachement affectif démesuré ou envahissement de représentations obsédantes dans le présent préserve le lien avec soi-même et le contact avec sa propre réalité.